Le mouvement et l’essentiel…!

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On lui court après et pourtant c’est toujours lui qui nous rattrape…Dans son gouffre se perdent ce que furent nos reves, nos espoirs, nos moments de folie et nos peines, dans son gouffre se perd ce que furent nos vies, interminable lorsque on se heurte aux longues heures du silence, implacable quand il parvient à les ramener à une impression de quelques secondes, effrayant parfois dans sa relativité aux minutes si longues et aux jours si courts,  il est celui qui se perd, celui qui se gagne et surtout celui qui passe et contre lequel on ne peut rien, le temps…!

Le temps contraint, le temps offert, celui que l’on s’offre, le temps de dire, le temps de faire, le temps de l’attente, le temps de l’ennui où l’on goutte la lenteur et le vide de l’éternité, le temps de la course si bref, si dense qui nous enivre et nous entraine dans son tourbillon, le temps de la peine qui parait éternel, le temps de la joie qui semble toujours nous échapper si vite, la seule chose qui ne change pas, éternel et aux mille visages, le temps…!

Le temps ou les temps, tous ces temps qui nous font haleter ou nous ennuyer, ces temps qui nous font espérer ou fuir, ces temps perdus qui ne se rattrapent plus et qui restent en nous, marques indélébiles de nos joies, de nos forces comme de nos regrets, de nos faiblesses et qui se rejoignent dans ce creuset de toutes nos mélancolies, le temps, les temps, ces heures parfois si longues dont on peut se demander comment elles parviennent à faire une vie si courte, le temps, les temps, ils sont autour de nous, en nous, depuis notre premier cri ils nous suivent, ils sont les horloges de nos vies…!

Le temps, difficile de parler de lui tant il est partout, il est nos vies, le moindre de nos actes est jugé à son aune, il n’est pas encore temps, il n’est plus temps, il nous harcèle et nous condamne, il nous enferme comme il nous libère, démiurge ou cerbère que l’on se crée ou que l’on nous impose, il semble etre un tyran absolu qui controle nos vies, ce n’est pas nous qui sommes dans les temps, c’est lui qui est en nous, il nous mène, nous entraine, délabre ces oasis que nous voudrions voir éternelles et ne peut que nous faire dire comme dans la chanson, j’arrive, bien sur j’arrive, ais je jamais rien fait d’autre qu’arriver…?!

Comme pour lui échapper on prétend parfois qu’il n’existe pas, qu’il n’est qu’une vue de l’esprit, le passé n’est plus, de lui faisons table rase, le futur n’existe pas, le présent s’offre à nous alors soyons dans ce qui est là, cet etre là qui lui aussi s’évapore, dont on se demande si ce n’est pas lui qui est une vue de l’esprit, le présent…lui aussi file comme le sable entre les doigts, chaque seconde je suis différent de la seconde d’avant, psychologiquement, biologiquement et cette seconde elle meme était, contenait tout un univers qui a à peine eu le temps d’etre et qui ne reviendra plus, alors, le passé n’existe plus, le futur n’existe pas et le présent est une illusion…Le temps est une course dont nous sommes les spectateurs…!

Les spectateurs de cette tristesse fondamentale de nos vies, il file sans qu’on puisse le maitriser et encore moins l’arreter,  simplement il passe…Le temps qui passe, celui qui chaque matin nous fait nous étonner de ce reflet chaque jour un peu différent alors qu’à l’intérieur de nous, nous sommes toujours ce jeune adulte plein de toutes les forces qui partit un jour à la conquete de tous les possibles et pourtant chaque matin un miroir nous le dit tu n’es plus celui là, le temps a passé, le temps a passé et que reste t’il de toi…?

Que reste t’il de nous au bout d’une vie avec ce temps qui a outragé nos corps, affermi nos esprits, mais en brisant nos reves, ce temps qui nous a fait devenir sages, mais par un travail de sape qui année après année a érodé nos convictions et nos fois, qui de perte en perte, de sacrifice en sacrifice, jouant avec nos vies, se jouant de nos vies en despote omniprésent, il nous a fait admettre que décidément avec lui tout s’en va…!

Bien sur, avec lui tout s’en va,  parce que le mouvement est perpétuel, la vie est un mouvement, une évolution constante, rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme comme disait l’autre, on avance, tout avance, chaque chose, chaque parcelle de vie est dans ce mouvement qui mène là où nous allons tous, le temps passe et les etres trépassent…L’univers s’étend, il est en mouvement et nous poussières d’étoiles appartenons à ce mouvement, le temps passe et nous avec…!

Et pourtant chaque matin, chaque jour on le sait, on le sent, dans cette inéluctable et folle course quelque chose de nous reste toujours là, chaque jour quelque chose en nous le voit et dément ce miroir, on a pas tant changé que ça…Ils sont toujours en nous ces reves, ces envies, ces joies et ces espoirs qui aux premières heures nous animaient, ils sont ce que nous sommes, ils sont ce qu’a été notre vie, ils sont notre essentiel…!

Alors oui, de nous, avec le temps que reste t’il…? Tout, il reste tout, il reste bien sur ce que le temps a fait de nous, ce temps passé, ce passé qui s’est inscrit en nous, qui a modelé nos esprits, nos corps, le poids de ces ans, de ces expériences qui nous ont construits, blessés et enrichis, ce passé qui ne sera jamais une table rase car etres ou sociétés il est d’où l’on vient, il est le pourquoi du comment de nos présents et la connaissance, la compréhension du passé sera toujours l’intelligence du présent…!

Mais reste aussi ce qui lui échappe, cette petite partie de nous, ce qui est au coeur, cet essentiel qui nous porte, cette petite flamme de magie qui survit à tout, meme aux maladies, qui toujours reste là, comme pour dire que nos etres, nos vérités sont immuables et se dressent comme un obstacle, elles résistent, elles sont une provocation face à ce temps inexorable…!

Nos jeunesses sont parait il révolues, rien ne reviendra jamais au meme, peut etre, sans doute, sans doute la provocation est elle vaine, mais nous la portons tous en nous, elle est cette démarche, ce regard, ce sourire que nous avions lors de nos premiers pas et qui se retrouvent derrière toutes les rides du monde, derrière tous les déambulateurs, une vaine provocation, oui surement mais à tout prendre, je préfèrerai toujours Prévert à Aragon et dire que si avec le temps va, tout s’en va, les ans ne font rien à l’affaire et que ce qui est vrai reste là…!

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